Astuces de professionnels : contrôler seul sa comptabilité (2ème partie)

Astuces de professionnels : contrôler seul sa comptabilité (2ème partie)

Un rappel utile : dans le cadre de votre activité, vous avez engagé des dépenses, généralement pour des montants supérieurs à 500 € hors taxe, devant vous servir sur plusieurs années. Ces investissements sont appelés des « Immobilisations » en comptabilité. Leur prix d’acquisition est déductible de votre résultat fiscal mais de manière étalée dans le temps (amortissement) et non en une fois comme cela est le cas pour les autres dépenses.

 

Dans une comptabilité informatisée, les immobilisations et les amortissements sont suivis dans un registre spécifique qui récapitule le nom de l’immobilisation, son prix, son mode et sa durée d’amortissement, ainsi que sa date d’acquisition.

 

Quels sont les points d’attention lorsqu’on vérifie ses immobilisations / amortissements ? Dans l’ordre, on vérifie les points suivants :

  • Les éléments figurant dans le registre des immobilisations se reportent bien dans la balance générale, qui, pour rappel est la colonne vertébrale de votre comptabilité, et donc dans votre comptabilité.

 

Attention : l’administration fiscale impose que la déduction des amortissements annuels n’est possible que s’ils sont enregistrés en comptabilité (art. 93 du Code Général des Impôts / BOI-BIC-AMT). Veillez donc à ne pas insérer « à la main » des amortissements dans votre 2035 sans que ceux-ci ne soient justifiés dans votre logiciel de comptabilité.

 

Certains logiciels comptables d’ancienne génération permettent d’amortir une valeur supérieure au prix d’acquisition de l’immobilisation, ce qui n’est pas autorisé comptablement / fiscalement. Veillez bien à ne pas vous retrouver dans ce cas de figure.

 

  • Pensez à faire le ménage ! Vous vous êtes installé(e) en 1997 et votre premier ordinateur figure toujours dans vos immobilisations ? Il est grand temps de le sortir de votre comptabilité. Ne conservez dans votre registre des immobilisations que des choses dont vous vous servez. Tout ce qui est périmé, cassé, volé ou vendu doit être sorti de votre registre.

 

  • Si vous avez immobilisé une voiture de tourisme, n’oubliez pas que l’amortissement de celle-ci est soumis à une double limite :

 

  • Un plafond en valeur (généralement 18.300 € mais il existe d’autres seuils en fonction des émissions de CO2 du véhicule)
  • La prise en compte de la seule part relative à l’usage professionnel (sauf cas particulier, vous devez écarter une quote-part correspondant à votre usage personnel : week-ends, congés…)

 

  • Vérifiez que vos durées d’amortissement sont cohérentes avec celles retenues par l’administration fiscale (vous pouvez les consulter en cliquant ICI) :

 

A titre d’exemples :

 

  • Matériel de bureau : entre 5 et 10 ans
  • Véhicule de tourisme : entre 4 et 5 ans
  • Mobilier : 10 ans

 

Vous avez acquis une immobilisation grâce à un prêt bancaire ? Une erreur courante est la confusion entre l’immobilisation et son mode de financement. Concrètement, de nombreux professionnels de santé enregistrent en immobilisation les mensualités liées au remboursement du prêt.

Comptablement, une immobilisation et un prêt sont deux éléments totalement distincts (même si pour vous il s’agit d’une seule opération économique). Il ne faut donc surtout pas les mélanger.

 

Et dans votre 2035 ? Pensez à vérifier que le total d’amortissement annuel figurant dans le tableau des immobilisations et amortissements se reporte bien dans la case CH de la 2035-B.

Si vous avez sorti une immobilisation de votre patrimoine professionnel (vol, cession, rebut…), veillez aussi à ce que le tableau de détermination des plus-values soit renseigné dans la 2035-SD.

 

Conclusion : les immobilisations et les amortissements ne sont pas un sujet complexe mais cela nécessite un peu de vigilance. Pensez bien à comptabiliser vos amortissements annuels pour ne pas risquer une remise en cause de leur déductibilité et à faire le ménage pour ne pas avoir à gérer une longue liste d’immobilisations devenues inutiles.

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